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Là où la lumière ne parle pas

  • Photo du rédacteur: Spintao
    Spintao
  • 4 août
  • 2 min de lecture

dans le désert du Hoggar, en Algérie


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Je me suis souvent demandé si la solitude pouvait vraiment apporter des réponses. C’est ce que m’a soufflé l’Ermite, cette figure silencieuse du Tarot, alors que je m’envolais pour Tamanrasset, au cœur de l’Algérie. Une ville mythique, aux portes du désert, qui semblait m’attendre depuis l’enfance. Là-bas, j’ai découvert que la clarté intérieure ne se trouvait pas toujours dans les mots.

L’Ermite, neuvième Arcane majeur, est un marcheur du dedans. Drapé dans son manteau, il avance lentement, guidé par une lanterne qu’il tient devant lui. Son bâton n’est pas celui du pouvoir mais du soutien intérieur.


Mot-clé : Introspection.


Sa leçon : parfois, pour voir clair, il faut accepter de ralentir, d’écouter le silence, de s’isoler sans fuir. L’Ermite éclaire juste assez pour la prochaine étape — jamais plus. Une invitation à la patience, à la vérité nue, sans artifice.

Je suis parti seul, un matin gris depuis Alger, direction Tamanrasset. L’avion semblait glisser sur le silence. Une fois arrivé, je voulais un guide. Pas n’importe lequel. J’ai dit : « Celui qui parle le moins français. » On m’a regardé étrangement, puis on m’a confié à un homme à la barbe blanche et au regard doux, muet de mots mais riche de gestes.

Il m’a emmené dans le Hoggar. Le désert nous avalait. Les montagnes volcaniques noires, les dunes rougeâtres, et ce vent — ce souffle millénaire qui semble vous raconter des choses que vous ne comprenez pas. Nous avons roulé et marché pendant des heures sans parler. Les nuits étaient froides, les étoiles violentes de beauté. Il me montrait du doigt une direction, une plante, une pierre. Il ne cherchait pas à m’expliquer. Il m’offrait l’expérience brute.

Je me suis senti seul. Et profondément relié. Comme si ce silence entre nous était la seule langue qu’il fallait apprendre.

Ce guide était l’Ermite incarné : silencieux, mais essentiel. Sa lanterne, c’était sa présence. Il m’éclairait non pas par ses mots, mais par son être. Paradoxalement, c’est son absence de langage qui m’a ramené à l’intérieur de moi-même.

Comme l’Ermite, il avançait à petits pas, ne m’indiquait jamais l’horizon, seulement l’instant. J’ai compris que je voulais trop voir, trop vite. Trop de lumière aveugle. En ralentissant, en acceptant de ne pas tout comprendre, j’ai ressenti un apaisement. J’ai laissé les questions rester ouvertes. Et c’est là que la clarté est venue : pas comme une réponse, mais comme une présence.

Le désert ne dit rien, mais il vous répond. L’Ermite ne vous parle pas, mais il vous comprend.

Clarté n’est pas toujours lumière aveuglante : c’est parfois juste un souffle, un geste, une direction muette dans l’obscurité. Pour les lectrices et lecteurs en quête de repères, je dirais ceci : si vous vous sentez perdu·e, n’éclairez pas tout. Cherchez juste la prochaine pierre. Et marchez.

Et vous, où pourriez-vous aller si vous acceptiez de ne pas tout comprendre tout de suite ?


La semaine prochaine nous visiterons un autre pays et un autre arcane car le tarot comme la vie est un profond voyage.

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